Charles Huber voit le jour le 30 janvier 1893 à Altstetten (Suisse), petite municipalité qui fut par la suite absorbée par la ville de Zurich. Après sa scolarité obligatoire, achevée en 1907, il entreprend des études secondaires commerciales, couronnées par un diplôme en 1911, à l’âge de 18 ans. Il est immédiatement engagé par Bühler AG, une entreprise industrielle active dans de nombreux pays.
Durant ses huit premières années chez Bühler, Charles travaille comme employé dans les bureaux de la société à Naples, à Rome et à Milan. Il est ensuite nommé responsable du bureau de Naples, supervisant les activités de l’entreprise dans le sud de l’Italie, à Malte et en Tunisie, poste qu’il occupera de 1920 à 1928, avant d’accéder à celui de directeur général des opérations de la société au Proche-Orient. En 1941, il quitte Bühler, au terme d’une collaboration qui aura duré près de trente ans, pour entrer au service du CICR.
En mai 1941, alors que la Seconde Guerre mondiale s’étend sur la planète, Charles prend ses fonctions, pour son premier poste au CICR, en tant que délégué à Simla (Indes britanniques), où il restera jusqu’à la fin de 1944. Il est notamment chargé d’organiser le travail de la délégation, de négocier avec les autorités militaires et civiles au nom des prisonniers de guerre et des internés civils, de distribuer des secours aux victimes de la guerre, et de servir de médiateur entre diverses parties.
Il participe aussi aux échanges d’internés civils entre les États-Unis et le Japon, à Goa (Indes portugaises), en octobre 1943.
En mars 1945, Charles est envoyé à Washington en qualité de chef de délégation. L’une de ses tâches principales consiste à effectuer des visites auprès des prisonniers de guerre et des internés civils détenus dans tout le pays. Avec la fin de la guerre et la libération d’innombrables détenus civils et militaires, les connaissances et l’expérience de Charles, sans parler de sa maîtrise des langues — il parlait allemand, français, italien, anglais et grec — sont très demandées en Europe. Sa dernière affectation, en tant que chef de délégation à Vlotho (Allemagne), commence en juin 1946. Le soir du 19 novembre 1946, alors qu’il regagne Vlotho, sa voiture entre en collision avec un camion : il est tué sur le coup. Le deuxième passager, Isabel Margaret MacGillivray, une médecin anglaise, décédera des suites de ses blessures ; quant au chauffeur du véhicule, il est grièvement blessé mais s’en sortira vivant. Charles était âgé de 53 ans.
Charles a travaillé sans relâche pour soulager les souffrances endurées par les prisonniers et les internés avec lesquels il a été en contact dans divers pays du monde pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était très respecté des détenus – et des autorités avec lesquelles il négociait en leur nom – pour son altruisme.