Pernette
Zehnder
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Liban

Nous nous souvenons de Pernette Zehnder

Pernette Zehnder naît le 6 décembre 1958 à Orbe, en Suisse. C’est là qu’elle effectue sa scolarité primaire, avant de poursuivre ses études secondaires, en section mathématiques et sciences, au Gymnase d’Yverdon-les-Bains jusqu’en 1978. La même année, elle entreprend à Saint-Loup trois ans de formation aux soins infirmiers. Diplômée en 1981, elle consacre les six années suivantes à travailler en tant qu’infirmière en soins généraux – d’abord à l’hôpital d’Orbe, où elle est employée de 1981 à 1983 dans la salle de réveil des Urgences, puis à l’hôpital du district de Courtelary, où elle travaille de 1983 à 1987 aux soins intensifs. Spécialisée dans les soins d’urgence et la pédiatrie, elle est extrêmement appréciée pour ses connaissances, son efficacité et son bon sens.

 

Pernette est en outre une pianiste accomplie après 11 ans d’étude de cet instrument. Elle joue aussi de la guitare et de la flûte. Au nombre de ses autres passe-temps favoris figurent la photographie, le bricolage et la lecture, sans parler de sports tels que la randonnée, la natation, le vélo et le ski. Ses voyages lui font surtout parcourir l’Europe occidentale, mais la mènent également en Israël et au Canada. Par ailleurs, Pernette consacre une partie de son temps libre à travailler avec un groupe de jeunes dans son église. Son approche structurée et son caractère affable font d’elle la personne idéale pour s’entendre avec les divers jeunes qu’elle aide à encadrer.

 

Ayant présenté sa candidature au CICR au printemps 1987, Pernette est convoquée pour un entretien. Bien qu’ayant l’air très jeune, elle impressionne les responsables du recrutement par son professionnalisme pragmatique, ses solides compétences sociales et son attitude discrète. Elle se décrit elle-même comme une personne généreuse et franche, sans affiliation politique ni intérêt pour la politique internationale. Elle veut simplement travailler pour le CICR comme infirmière, et elle est prête à s’engager pour une première mission d’une durée de six mois à un an.

 

Début octobre 1987, elle est envoyée pour cette première affectation à Beyrouth, au Liban. À peine plus d’une semaine après son arrivée, elle trouve la mort dans un accident de voiture à un poste de contrôle militaire sur la route entre Tripoli et Beyrouth. Deux autres personnes qui étaient à bord du véhicule qu’elle conduisait ne sont que légèrement blessées. Pernette avait 29 ans.

 

Pernette voulait entrer au CICR pour une raison très simple : elle avait la conviction que ses compétences d’infirmière pouvaient être utiles dans le secteur humanitaire pour aider les personnes qui avaient besoin de soins, quelles qu’elles soient. Malheureusement, sa vie a été tragiquement écourtée.

Le CICR en
Liban, 1987

Le Liban est un pays pluriethnique situé au carrefour de l’Orient et de l’Occident. Devenu indépendant de la France après la Seconde Guerre mondiale mais pris dans les remous de l’instabilité qui sévit au Moyen-Orient, il connaît alors des troubles intermittents pendant plusieurs décennies. À la suite de la guerre israélo-arabe de 1948, des dizaines de milliers de Palestiniens fuient Israël pour le Liban. La défaite de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en Jordanie en 1970 entraîne un nouvel afflux de Palestiniens, cette fois en provenance de Jordanie. Au cours des dernières décennies du XXe siècle, certaines parties du Liban sont occupées par la Syrie (de 1976 à 2005) et Israël (de 1985 à 2000). En 1987, lorsque Pernette est affectée à la délégation du CICR à Beyrouth, elle arrive dans un pays pris dans une double spirale de violence : une guerre civile impliquant des factions libanaises et palestiniennes fait rage, accompagnée d’actes de violence aveugles tels que des attentats à la voiture piégée. En même temps, des combats ont lieu dans la « ceinture de sécurité » instaurée par Israël au Sud-Liban et placée sous la direction de l’Armée du Sud-Liban (milice chrétienne soutenue par les forces armées israéliennes). L’action du CICR porte essentiellement sur les volets suivants : visiter les détenus de toutes les parties aux hostilités et s’efforcer d’améliorer le traitement qui leur est réservé ; procéder à l’échange de messages Croix-Rouge entre les prisonniers et leurs familles ou entre les membres de familles dispersées par le conflit ; fournir de la nourriture et d’autres secours aux civils qui ont été déplacés ou directement touchés par les combats ; soutenir l’infrastructure médicale locale, et dispenser des services médicaux dans les camps ainsi que dans les communautés isolées par le conflit. Au cours de cette période, le CICR voit ses efforts régulièrement entravés par les restrictions de mouvement que les parties aux hostilités imposent à ses équipes, lorsque ce n’est pas par des attaques directes contre les représentants de la Croix-Rouge.

Souvenirs

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