Christopher
Kimutai
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Rwanda

Nous nous souvenons de Christopher Kimutai

Christopher Kimutai voit le jour en 1953 à Bomet, au Kenya. Il fréquente l’école primaire à Laikipia de 1965 à 1972. Il parle quatre langues : le kipsikis, sa langue natale, ainsi que le kikuyu, le swahili et l’anglais. En mars 1992, Christopher s’engage au sein des forces armées kenyanes en tant que dépanneur-remorqueur et mécanicien, un poste qu’il occupera près de 18 ans, jusqu’au moment où ses services cessent d’être requis et son contrat n’est pas renouvelé.

 

Mû par la conviction qu’il doit utiliser ses compétences pour aider autrui — et désireux d’améliorer ses perspectives professionnelles —, Christopher présente en mai 1992 sa candidature pour un poste au CICR. Il est engagé comme chauffeur pour le département chargé de l’assistance au Rwanda, pays limitrophe.

 

De nature humble et discrète, Christopher fréquente l’église tous les dimanches pendant qu’il est en poste au Rwanda. Marié et père de huit enfants, il confie souvent à ses collègues à quel point sa famille lui manque.

 

En janvier 1995, Christopher est victime d’une collision fatale au volant d’un camion du CICR. Son véhicule fait partie d’un convoi de trois poids lourds qui ont parcouru 275 km entre Kamembe et Kigali, la capitale du Rwanda, pour aller chercher un chargement de semences de maïs et d’outils agricoles. Ces fournitures sont destinées aux agriculteurs de la région, qui en ont cruellement besoin après la fin de la guerre civile rwandaise et du génocide quelques mois plus tôt. Sur le chemin du retour, le 26 janvier, le camion lourdement chargé de Christopher circule au milieu du convoi. Sur un tronçon particulièrement délicat de la route, il trouve soudain face à lui un autre camion immobilisé sur la chaussée à la suite d’un accident. Christopher ne parvient pas à l’éviter et il est tué sur le coup dans le choc frontal. Il était âgé de 42 ans.

 

Par ses connaissances et ses compétences, Christopher souhaitait plus que tout contribuer au bien général. À travers son propre rôle, modeste et pourtant essentiel, il incarnait l’idéal de la Croix-Rouge : donner de soi-même pour aider les personnes dans le besoin.

Le CICR en
Rwanda, 1995

En 1994, le Rwanda est le théâtre d’un génocide atroce, qui déchire le pays et entraîne des répercussions sur les pays voisins. Cette explosion de violence marque le point culminant d’années de tensions et de conflit intermittent entre deux des principaux groupes ethniques du Rwanda, les Hutus et les Tutsis. Avant d’accéder à l’indépendance de la Belgique en 1962, le pays avait été dirigé pendant de nombreuses années par une monarchie tutsie. Une révolte menée par les Hutus, à la fin des années 1950 et au début des années 1960, a abouti à l’abolition de la monarchie, remplacée par un gouvernement dominé par les Hutus, qui a conservé le pouvoir pendant plusieurs décennies. Le Front patriotique rwandais (FPR), un groupe dissident, commence à prendre forme à la fin des années 1970, parmi des Tutsis exilés en Ouganda. En 1990, il lance une offensive contre le gouvernement rwandais, déclenchant une guerre civile qui durera jusqu’à la moitié de l’année 1994. Le génocide rwandais constitue l’acte final de ce conflit. Cette vague de violences, qui durera une centaine de jours, du début du mois d’avril au début du mois de juillet 1994, fait plus de 500 000 morts, en majorité des membres de la minorité tutsie. Le génocide sème en outre les graines d’un autre conflit sanglant, qui éclatera en 1996 au Zaïre, pays voisin (aujourd’hui République démocratique du Congo). Avant que n’éclate le génocide de 1994, les activités du CICR au Rwanda étaient coordonnées par la délégation de Kigali, mais à partir d’avril 1994, la situation de chaos rend cette coordination impossible. C’est alors la délégation de Nairobi qui prend le relais, avec le soutien des bases logistiques situées en Tanzanie, en Ouganda, au Zaïre et au Burundi. À aucun moment, durant le génocide, le CICR n’évacue son personnel du Rwanda ; la présence de ces collaborateurs, à elle seule, permettra de sauver de nombreuses vies. Le bureau de Kigali, qui reste ouvert, constitue une source cruciale d’informations de première main pour le reste du monde. Les équipes font tout leur possible pour aider les personnes dans le besoin pendant le génocide. Des services médicaux d’urgence sont fournis dès le début des événements à Kigali ; le CICR contribue à mettre sur pied un hôpital d’urgence près de Gitarama et il fournit du matériel médical à des établissements dans diverses régions du pays tout au long de l’année. Le volume global du programme d’assistance est multiplié par trois, passant de 4000 tonnes de vivres en juin à 12 000 tonnes par mois de septembre à décembre. Pour compléter l’aide alimentaire, le CICR lance aussi un programme de relèvement d’urgence comprenant la distribution de semences et d’outils agricoles de base, programme dans lequel les employés comme Christopher jouent un rôle essentiel. Le génocide sépare d’innombrables enfants de leurs parents. Au cours de la seule année 1994, le CICR enregistre quelque 37 000 enfants non accompagnés au Rwanda. Enfin, ses équipes spécialisées dans le domaine de l’eau et de l’assainissement posent, réparent ou améliorent les structures d’approvisionnement en eau dans les camps créés pour accueillir les personnes déplacées et contribuent à maintenir opérationnelles les principales installations de traitement des eaux du pays.

 

Souvenirs

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