Aduwe
Boboli
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République démocratique du Congo

Nous nous souvenons de Aduwe Boboli

Aduwe Boboli naît le 20 décembre 1960 à Mahagi, ville de ce qui est depuis 2015 la province de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il fait ses classes primaires à Gombe, dans la province de Kinshasa, de 1967 à 1973, puis ses classes secondaires à Adi, dans l’est de la RDC, de 1974 à 1976. Il fréquente ensuite un établissement de formation professionnelle dans la ville de Bunia.

 

Sa première mission au CICR commence en août 1998 et dure trois mois. Il travaille à la sous-délégation de Bunia en tant que chauffeur-mécanicien. En février 2000, le CICR le recrute à nouveau pour le même emploi à Bunia, où il est également chargé de gérer et d’entretenir le parc automobile de la sous-délégation. Marié et père de cinq enfants, Aduwe est un collaborateur compétent, responsable et très investi dans son travail. Ses collègues sont unanimes : c’est un plaisir de travailler avec lui.

 

Le matin du 26 avril 2001, Aduwe et cinq collègues du CICR quittent la sous-délégation de Bunia à bord de deux véhicules clairement marqués de l’emblème de la croix rouge pour se rendre à Fataki. Ils veulent évaluer les besoins des postes de santé de la région et des personnes déplacées qui y ont trouvé refuge. Ils ont aussi l’intention de distribuer des messages Croix-Rouge. Une mission qu’ils n’auront malheureusement jamais la chance d’accomplir : dans l’après-midi, tous les six sont trouvés assassinés aux environs de la ville de Djugu. Aduwe avait 39 ans. Parmi ses compagnons d’infortune se trouvaient trois autres collègues de nationalité congolaise – Unen Ufoy-Rwoth, 28 ans, agent de terrain pour le département des secours, Véronique Saro, 32 ans, agente de terrain pour le département médical, et Jean Molokabonge, 56 ans, chauffeur – ainsi que Rita Fox-Stucki, 36 ans, déléguée santé de nationalité suisse, et Julio Delgado, 54 ans, délégué secours de nationalité colombienne.

 

Dans son allocution prononcée lors de la cérémonie organisée en leur mémoire, le président du CICR, Jakob Kellenberger, déclare : « La mort de nos six collègues est un immense “coup dur” pour l’institution. Ils incarnaient l’image de ce CICR réputé comme étant le lieu où des individus de nationalités, de cultures et d’horizons différents unissent leurs forces dans la poursuite d’un même idéal, celui de venir en aide à leurs semblables. Un peu partout dans le monde, vous trouverez des personnes vouant une profonde reconnaissance à ces femmes et ces hommes ‟venus de loin″ pour apporter assistance et protection à ceux qui en ont besoin. Si certains viennent effectivement de loin, beaucoup d’autres sont issus des régions ou des pays mêmes où ils œuvrent au service de leur communauté. Et c’est de la fusion de leurs énergies et de la confiance qu’ils nourrissent les uns pour les autres que nous tirons notre force. Aujourd’hui, nous rendons hommage à quatre ressortissants congolais, à une Suissesse et à un Colombien qui portaient haut ces valeurs communes. »

 

Lorsqu’il a perdu la vie, Aduwe n’avait rejoint les rangs du CICR que depuis peu. Pourtant, en l’espace de quelques mois, son expérience et sa connaissance du terrain lui avaient déjà valu la confiance, le respect et la gratitude de tous les membres de la sous-délégation de Bunia.

Le CICR en
République démocratique du Congo, 2001

L’assassinat du président Laurent Désiré Kabila en janvier 2001, et la désignation de son fils Joseph Kabila pour lui succéder à la tête de l’État, entraînent d’importants changements dans le paysage politique de la République démocratique du Congo (RDC) cette année-là. Dès son investiture, Joseph Kabila se montre très empressé de mettre un terme à l’isolement politique dans lequel se trouve le pays, et d’amorcer un dialogue avec les acteurs africains et internationaux. C’est ainsi, par exemple, qu’en février de la même année, les pourparlers de paix visant à mettre fin au conflit international dans lequel est empêtré le pays reprennent à Lusaka, en Zambie. Ce qui n’empêchera toutefois pas la poursuite des conflits internes qui déchirent l’est de la RDC. Suite à la mort d’Aduwe et de ses cinq collègues, le 26 avril, le CICR ferme sa sous-délégation de Bunia, et suspend toutes ses opérations dans le territoire contrôlé par le Front de libération du Congo et les Forces de défense du peuple ougandais.

En 2001, les activités de recherche de personnes en RDC constituent toujours la plus vaste opération du genre menée par le CICR dans le monde. Il n’existe alors pas moins de 183 antennes de recherche occupées à essayer de faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues. Durant l’année, plus de 140 000 messages Croix-Rouge sont ainsi collectés et plus de 125 000 distribués dans tout le pays, tandis que 1 045 mineurs non accompagnés sont enregistrés, dont 373 pourront ensuite retrouver leur famille. Pour soutenir la population civile qui continue de subir les conséquences économiques de la guerre, le CICR distribue des semences, des outils agricoles, des rations alimentaires et d’autres secours à plus de 275 000 personnes – déplacés et résidents locaux confondus. Ses équipes apportent en outre leur aide au service national des eaux, auquel elles fournissent des produits chimiques et des pièces de rechange pour ses installations, permettant ainsi aux habitants de Goma, Kisangani, Bunia, Bukavu et Gbadolite de s’approvisionner en eau potable. Par ailleurs, l’institution offre son soutien à 22 centres de soins en leur fournissant des médicaments et du matériel médical, en formant des employés et en leur faisant profiter de son expertise dans le domaine de la santé.

Souvenirs

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