Ghulam
Maqsood
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Afghanistan

Nous nous souvenons de Ghulam Maqsood

Ghulam Maqsood naît le 1er octobre 1967 dans le district de Dehdadi (province de Balkh), dans le nord de l’Afghanistan. Il fréquente l’établissement scolaire Shahid Balkhi de 1974 à 1985. En 2002, il est recruté en tant que chauffeur par la sous-délégation du CICR à Mazar-i-Sharif. Il y passe trois ans avant d’être licencié au début de l’année 2005 dans le cadre d’une série de réductions de personnel. Il trouve alors un emploi de chauffeur au Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), où il reste jusqu’à fin 2007. Il réintègre le CICR l’année suivante.

 

Ghulam est ravi d’être de retour. Il aime son travail de chauffeur du CICR et il est heureux de faire partie de l’équipe des transports de la sous-délégation. Il prend ses responsabilités au sérieux : la sécurité des passagers est pour lui d’une importance capitale, tout comme les procédures de sécurité de la sous-délégation. La passion de Ghulam pour son rôle l’incite à travailler dur et à être toujours prêt à aider les autres, tant au sein de l’équipe des transports qu’à l’extérieur. On n’a que du bien à dire de lui.

 

Le 8 février 2017, Ghulam est en route avec une équipe du CICR pour livrer du fourrage à des éleveurs de bétail dans le nord du pays, lorsque leur convoi tombe dans une embuscade que leur tendent des hommes armés non identifiés près de Sheberghan, dans la province septentrionale de Jawzjan. Ghulam, qui avait 49 ans et était marié, est tué ainsi que cinq de ses collègues : Omar Ghulam Murtaza, chargé de communication ; Khalid Jan, agent de terrain actif dans le secteur de la sécurité économique ; Najibullah Sahebzada, agent de terrain ; de même que Ghulam Rasoul et Sayed Shah Agha, tous deux chauffeurs. Deux autres collègues sont kidnappés lors de l’attaque et ne seront libérés que sept mois plus tard. C’est l’une des pires tragédies de l’histoire du CICR.

 

Au lendemain de ce bain de sang, le directeur des opérations du CICR, Dominik Stillhart, condamnera ce qu’il décrit comme « un acte abject et insensé », qui a dévasté tant de vies et profondément ébranlé le CICR. Et d’ajouter : « Au-delà de l’immense tristesse que je ressens, j’éprouve un véritable sentiment de colère et d’indignation à l’idée que des individus aient pu ravir la vie de nos collègues avec une telle brutalité. Des collègues qui consacraient leur vie à venir en aide à leurs semblables. Absolument rien ne peut justifier un crime aussi odieux. »

Le CICR en
Afghanistan, 2017

En 2017, la situation de sécurité ne cesse de se détériorer en Afghanistan, en raison notamment de l’intensification des combats entre les forces régulières afghanes – soutenues par l’OTAN et les États-Unis – et les différents groupes armés à l’œuvre sur place. Une détérioration encore exacerbée par la nature fragmentée du conflit, due notamment à la prolifération des porteurs d’armes, et par la présence du groupe État islamique. Comme souvent, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut : nombre d’entre eux se retrouvent au mieux privés d’accès aux services essentiels, quand ils ne sont pas déplacés de force, blessés ou tués. Les élections parlementaires, déjà repoussées à plusieurs reprises, sont une fois encore renvoyées à l’année suivante. L’instabilité et la dégradation constante de la situation politique et militaire ont pour effet de restreindre encore l’accès des populations à l’assistance humanitaire.

 

Tout au long de l’année, les attaques dirigées contre des travailleurs humanitaires et des membres du personnel de santé se multiplient. Sept collaborateurs du CICR seront ainsi tués dans le cadre de deux incidents survenus dans le nord du pays : six, dont Ghulam, meurent en février dans une embuscade. Une septième personne, Lorena Enebral Perez, est abattue dans un centre de réadaptation physique du CICR à Mazar-i-Sharif, en septembre. Ces incidents tragiques conduisent l’institution à suspendre temporairement ses activités, la contraignant finalement à réduire sa présence et à revoir à la baisse ses opérations dans le pays afin d’assurer la sécurité du reste de ses employés. Elle fermera ainsi ses bureaux de Kunduz et de Maymana, dans le nord de l’Afghanistan, et restreindra les activités de sa sous-délégation à Mazar-i-Sharif. Ces ajustements opérationnels auront des répercussions sur la mise en œuvre de bon nombre de projets, notamment dans les domaines de l’assistance économique, de l’approvisionnement en eau et du soutien aux établissements de soins.

 

En dépit de ces restrictions, des secouristes formés et équipés par le CICR dispenseront des soins vitaux, et un système de transport financé par le CICR permettra d’acheminer plus de 400 blessés graves vers les hôpitaux. Dans le sud du pays, les personnes blessées ou malades seront prises en charge par l’hôpital Mirwais à Kandahar, qui continuera à recevoir un soutien substantiel du CICR, bien que moins important que planifié. Plus de 4000 personnes handicapées bénéficieront également de services de réadaptation physique dans sept centres gérés par le CICR. En outre, des soins de santé primaires continueront à être prodigués dans 47 dispensaires administrés par le Croissant-Rouge afghan et soutenus par le CICR. Sur toute l’année, plus d’un million de consultations seront assurées et quelque 814 000 personnes vaccinées.

 

Dans les régions auxquelles les conditions de sécurité lui permettront d’accéder, le CICR distribuera des vivres et des articles ménagers de première nécessité aux personnes déplacées, dispensera des formations à l’élevage et apportera un soutien aux moyens de subsistance des familles d’éleveurs. Il s’attachera aussi à améliorer l’accès à l’eau potable, entre autres en réparant des pompes à main. Le Croissant-Rouge afghan, auquel le CICR continuera d’apporter un soutien financier, matériel et technique, ainsi qu’une aide à la formation, restera le principal partenaire de l’institution s’agissant de l’assistance aux personnes les plus vulnérables.

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