Emmanuel
Lukudu
Emmanuel Lukudu profile's picture
Sud Soudan

Ton bon travail, ton dévouement et ton cœur aimant ne disparaîtront jamais de nos pensées. Tu es notre meilleur ami et nous nous souviendrons toujours de toi.

Binaisa Emmanuel Taban, collègue de Kennedy

- Binaisa Emmanuel Taban

Nous nous souvenons de Emmanuel Lukudu

Emmanuel Lukudu Kennedy Laki naît le 16 mai 1973 à Lainya, au Sud-Soudan, dans ce qui est aujourd’hui l’État de l’Équatoria central. Après avoir achevé la formation nécessaire, « Kennedy », comme l’appellent ses proches, commence à travailler comme chauffeur et mécanicien en 1993. S’il adore bricoler un moteur dans un garage, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est être sur la route au volant d’un camion. Pour lui, conduire est autant une passion qu’une profession.

 

Kennedy a près de 20 ans d’expérience à son actif lorsqu’il entre en décembre 2014 à la délégation du CICR à Juba comme chauffeur de camion. Il ne tarde pas à en devenir un des chauffeurs les plus actifs ; il passe de longues périodes sur la route, sur du terrain difficile, et il lui arrive souvent de travailler, manger et dormir dans des conditions très rudimentaires. Ses cargaisons sont aussi variées que matériaux de construction, vaccins, vivres et autres secours non alimentaires. Il n’hésite pas non plus à se porter volontaire pour piloter des bateaux à moteur, finissant même par assurer la formation de collègues.

 

Il est travailleur, ouvert aux idées nouvelles et très apprécié de ses collègues, notamment pour son caractère facile et son sens de l’humour. Outre ces qualités humaines, il parle cinq langues : l’anglais, le kiswahili, l’arabe, le dinka et le bari. Lorsque les temps sont durs, ce qui arrive souvent, il fait en sorte que tout le monde garde bon moral. Pour lui, il est vital que chaque opération se déroule comme prévu, car des populations dépendent de l’aide acheminée. Comme le dit un collègue, Kennedy a bien compris le sens du mot « équipe ».

 

Le 8 septembre 2017, Kennedy conduit le camion de queue d’un convoi de dix véhicules du CICR revenant de deux semaines de distribution de nourriture en Équatoria occidental lorsque des hommes armés non identifiés ouvrent le feu sur le convoi près de Kotobi. Kennedy est touché et perd le contrôle de son véhicule. Ses collègues l’emmènent d’urgence dans un centre médical à Mundri, à 25 kilomètres de là, mais il succombe à ses blessures. Kennedy avait 44 ans ; il était marié et père de sept enfants (quatre fils et trois filles).

 

La mort de ce collègue au grand cœur et très respecté est un coup dur pour la délégation. Dans l’hommage qu’il lui rend lors d’une cérémonie commémorative à Juba un an plus tard, François Stamm, le chef de délégation, déclare : « Nous n’oublierons jamais Kennedy. Honorons sa mémoire et gardons de lui le souvenir de l’être humain joyeux, positif et heureux qu’il était. »

Le CICR au
Sud Soudan, 2017

En 2017, la violence persiste au Soudan du Sud, malgré les efforts déployés pour mettre en œuvre un accord de paix signé deux ans plus tôt entre les parties au conflit non international qui a débuté en 2013. Les affrontements armés entre les troupes gouvernementales et les forces d’opposition touchent les régions du Bahr el-Ghazal, de l’Équatoria, du Jonglei et du Haut-Nil. Le manque de ressources et les tensions ethniques et communautaires donnent lieu à de violents affrontements entre groupes armés dans l’ensemble du pays. Il est régulièrement fait état de violences et d’autres mauvais traitements à l’encontre des civils. On estime à quatre millions le nombre de personnes déplacées en raison de la violence, dont deux millions se seraient réfugiées dans les pays voisins. Parmi les personnes déplacées à l’intérieur du pays, plus de 200 000 se trouvent dans des sites de « protection des civils » gérés par la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

 

Exposée aux effets combinés d’une violence intense, de graves pénuries de produits de base et de l’absence de services essentiels, y compris les soins de santé, la population est plus menacée que les années précédentes par la malnutrition et la maladie. Les problèmes de sécurité et d’autres restrictions entravent la capacité des organisations humanitaires à venir en aide aux communautés vulnérables, en particulier dans les zones isolées. Plus de 28 travailleurs humanitaires sont tués en 2017, dont Kennedy.

 

Le CICR, en étroite collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, s’emploie à répondre aux besoins humanitaires immédiats de la population résidante et des personnes déplacées à l’intérieur du pays. La complexité de la situation l’oblige à s’adapter pour fournir une assistance rapide tout en assurant la sécurité de son personnel. Il transfère notamment des équipes des zones touchées par des combats intenses vers des zones plus stables. Ses avions continuent à transporter le personnel et à larguer des vivres, que ses équipes et celles de la Société nationale récupèrent sur des sites désignés avant de les distribuer. Les articles qui ne peuvent pas être parachutés sont livrés par des avions plus petits, capables d’atterrir sur des terrains difficiles. Les distributions de vivres du CICR permettront à plus de 511 800 personnes de se nourrir en période de pénurie, principalement des déplacés internes et les communautés qui les accueillent.

 

Malgré les mauvaises conditions de sécurité, le CICR accroît en 2017 son aide aux personnes qui ont besoin de services médicaux. Il en transporte des centaines par avion (près de deux fois plus qu’en 2016) vers des établissements qui dispensent des soins plus spécialisés, notamment des hôpitaux qu’il soutient. Ses équipes chirurgicales renforcent les capacités de traitement locales, et effectuent plus de 4300 interventions. Elles opèrent initialement dans les hôpitaux de Juba, Kodok, Maiwut et Wau, mais, par suite de l’intensification de la violence, ceux de Kodok et Maiwut doivent être évacués en juillet.

Souvenirs

Aucun souvenir trouvé.

Avez-vous quelque chose à partager sur Emmanuel?

Si vous souhaitez partager un souvenir de Emmanuel, fournir des photos ou des informations supplémentaires, ou faire part d'une préoccupation concernant le contenu de cet hommage, veuillez remplir notre formulaire de contact. Nous contacter