En 2013, la responsabilité en matière de sécurité en Afghanistan est transférée aux forces afghanes, parallèlement au retrait des forces internationales, qui continuent à quitter le pays. Avec la détérioration de la situation de sécurité, les besoins humanitaires prennent de l’ampleur. Les civils sont les premiers touchés par les combats, qui font des morts et des blessés et provoquent des déplacements, tout en bloquant l’accès aux services essentiels. Beaucoup d’habitants perdent leurs moyens de subsistance, essentiellement agricoles, et de nombreuses infrastructures sont endommagées, lorsqu’elles ne sont pas détruites. La fragmentation du contexte politique et militaire et la précarité de la situation compliquent la situation, perturbant les lignes de communication et restreignant davantage encore l’accès. Les attaques à l’encontre des travailleurs humanitaires se multiplient. Le 29 mai, la sous-délégation du CICR à Jalalabad est visée par une attaque au cours de laquelle Abdul Basheer est tué et d’autres collaborateurs blessés.
Le CICR cherche à limiter les risques encourus par son personnel, mais demeure fermement déterminé à poursuivre son action humanitaire en Afghanistan. C’est pourquoi, après la suspension partielle des activités par suite de l’attaque de Jalalabad, les opérations reprendront dans un cadre modifié, avec des ajustements à certains programmes, une réduction du nombre de bureaux, et quelques employés en poste à l’étranger.
Tout au long de l’année, le Croissant-Rouge afghan et le CICR se heurtent à des difficultés pour atteindre de nombreuses parties du pays et pour mener leurs activités. Ainsi, le principal groupe armé du pays impose sporadiquement des restrictions au transport des fournitures du CICR, perturbant fréquemment l’acheminement de l’aide. Le CICR se concentre donc sur le maintien et le développement du dialogue avec les parties au conflit, afin qu’elles comprennent mieux l’action de la Société nationale et du CICR et dans le but aussi d’améliorer l’accès aux personnes touchées par le conflit. Les délégués poursuivent leurs visites aux personnes détenues par les autorités afghanes, par la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF)/OTAN et par les autorités des États-Unis, conformément aux modalités habituelles du CICR, et ils communiquent confidentiellement leurs conclusions et leurs recommandations aux autorités concernées.
Le CICR s’attache aussi à améliorer durablement la situation des communautés touchées par le conflit. Il mobilise les membres des communautés concernées pour remettre en état des systèmes d’irrigation et d’autres infrastructures endommagées, en échange de vivres ou d’argent liquide, ce qui leur permet de bénéficier d’un revenu tout en disposant de davantage de ressources collectives. Le CICR aide en outre les communautés à reprendre et à protéger les activités génératrices de revenus, grâce à des microcrédits, des programmes de santé animale et l’apport de fournitures agricoles. Il soutient la réparation et la construction de systèmes d’eau afin d’améliorer la qualité de l’eau et de l’assainissement, dans les zones rurales comme dans les villes.
L’hôpital Mirwais de Kandahar (420 lits) et l’hôpital de Sheberghan de Jawjzan (150 lits), administrés par le ministère de la Santé, traiteront plus de 52 000 patients hospitalisés et près de 265 000 patients ambulatoires. Les deux établissements bénéficient d’un soutien complet et régulier du CICR. Les civils ont aussi accès aux soins de santé dans 44 dispensaires du Croissant-Rouge afghan et dans un centre de santé communautaire soutenu par le CICR à Korengal, non loin de Jalalabad. Plus d’un million de patients bénéficieront de consultations dans ces dispensaires, et des milliers de personnes, dont des femmes enceintes et des nourrissons, y seront vaccinés.
Quelque 94 000 Afghans en situation de handicap bénéficieront de prothèses ou d’orthèses et de services de physiothérapie fournis par une fabrique de composants orthopédiques et sept centres de réadaptation physique gérés par le CICR et dont les employés, eux-mêmes handicapés, ont été formés avec le soutien de l’organisation.