João
Vaz
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Timor-Leste

Nous nous souvenons de João Vaz

João Vaz naît le 23 septembre 1961 à Lospalos (Timor-Leste). Portugais de naissance, puisque cette partie de l’île est encore, à l’époque, une colonie du Portugal, il acquiert par la suite la nationalité indonésienne. Après l’école primaire, João suit des études techniques pendant une année et termine sa scolarité obligatoire en 1975.

 

Au cours des deux décennies suivantes, João occupe divers emplois à Dili, la capitale du Timor-Leste. De 1981 à 1989, il est chauffeur dans le port de la ville ; il travaille ensuite pendant trois ans pour un grossiste, puis dans un atelier local en tant que chauffeur et mécanicien. Outre le tétoum, le fataluku et le makasai, trois langues du Timor-Leste, il parle aussi le portugais et l’indonésien.

 

En 1994, João est engagé par le CICR comme chauffeur au sein de la délégation de Dili. Sa tâche principale consiste à transporter le personnel local et international, notamment entre la délégation et l’aéroport, mais ses responsabilités sont plus étendues : il évalue les demandes de déplacement du personnel et en tient informé le bureau, il aide à gérer la flotte de véhicules de la délégation et à les maintenir en bon état de marche, et il prépare les véhicules utilisés par les délégués pour se rendre sur le terrain. Dans ses activités quotidiennes, il est en contact étroit avec le personnel du CICR et de la Croix-Rouge indonésienne.

 

João est une personne extrêmement dévouée, aussi bien dans son travail que vis-à-vis du CICR. Souple, capable de s’adapter et de travailler de manière autonome, il fait preuve d’un remarquable esprit d’initiative, ainsi que d’une réelle aptitude à trouver des solutions et à fournir des conseils avisés. C’est aussi quelqu’un qui ne se départit jamais de son attitude positive et de son sens de l’humour. Au fil des ans, il se voit confier des responsabilités administratives croissantes au sein de la délégation.

 

En 1999, les troubles redoublent d’intensité au Timor-Leste. Au début du mois de septembre, Dili est touchée par une vague de violences visant les habitants et les biens. Le CICR évacue le personnel expatrié du pays, tandis que les employés de délégation cherchent refuge dans la partie occidentale de l’île, notamment à Atambua. C’est là que João est enlevé par des membres d’une milice locale. Porté disparu pendant de longues années, ce n’est qu’en 2016 que ses restes seront retrouvés, identifiés et transférés à Luro, la ville où réside sa famille. Il aurait été tué le 10 septembre 1999, à l’âge de 38 ans.

 

Dans sa lettre de candidature, João indiquait qu’il admirait le CICR parce que l’organisation ne faisait aucune distinction entre les personnes auxquelles elle fournissait une assistance. Une approche qui résonnait avec les valeurs qui lui étaient chères : par son engagement humanitaire, son éthique professionnelle et ses compétences linguistiques, João a grandement aidé le CICR à établir des liens avec l’ensemble des communautés du Timor-Leste.

Le CICR en
Timor-Leste, 1999

C’est au XVIIe siècle que l’île de Timor devient une colonie néerlandaise et portugaise. Les Pays-Bas exercent leur autorité sur la partie occidentale de l’île, qu’ils transmettront à l’Indonésie lors de l’accession à l’indépendance de ce pays en 1945. Le Portugal, en revanche, maintient sa souveraineté sur l’est de l’île (Timor-Leste) jusqu’en 1975, date à laquelle il décide unilatéralement de s’en retirer. Ce retrait conduit à une lutte de pouvoir interne, puis à une guerre civile dans l’ancienne colonie. Au mois de décembre, l’armée indonésienne envahit le Timor-Leste et le territoire est bientôt déclaré province indonésienne. Au cours des 24 années suivantes, la présence indonésienne au Timor-Leste s’accompagne de violences et de troubles. Le CICR commence ses activités sur place en 1979. En août 1999, à l’occasion d’un référendum organisé par l’ONU, la population se prononce à une large majorité en faveur de l’indépendance. Ce verdict provoque une réaction violente de milices pro-indonésiennes, qui lancent des attaques brutales dans la capitale, Dili, au cours de la première semaine du mois de septembre. Le CICR est contraint de quitter la ville pendant plusieurs jours, les employés de la délégation (dont João), ainsi que ceux de la Croix-Rouge indonésienne, cherchant refuge dans l’ouest de l’île. Dans les semaines qui suivent, la vague de violence déclenchée par le référendum chasse plus de 250 000 personnes de la partie orientale de l’île. Elles gagnent soit le Timor-Ouest, où elles sont rassemblées dans des camps pour personnes déplacées, ou d’autres îles ou pays voisins. Le CICR revient à Dili à la mi-septembre ; sur le plan humanitaire, la situation est très difficile. L’organisation renforce considérablement l’assistance humanitaire aux habitants du Timor-Leste et répare les systèmes d’approvisionnement en eau de diverses villes de la région. Tout au long de cette période, les équipes médicales fournissent des services vitaux et permettent à l’Hôpital général de Dili de continuer à fonctionner, dans des conditions extrêmement difficiles. Les réseaux de communication du Timor-Leste étant détruits, le CICR aide quelque 2000 familles séparées par les hostilités à renouer le contact. En outre, l’organisation identifie et enregistre plus de 400 enfants non accompagnés et s’efforce de leur permettre de retrouver leur famille. Les équipes du CICR participent à l’acheminement de quelque 40 000 messages Croix-Rouge entre les personnes détenues au Timor-Leste et les membres de leur famille, dont la majorité ont fui vers la partie occidentale de l’île. Enfin, les collaborateurs du CICR s’entretiennent à de nombreuses reprises avec les forces armées et les policiers locaux occupés au maintien de l’ordre, afin de veiller à ce qu’ils soient bien informés de leurs obligations au regard du droit international humanitaire.

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