Omar Ghulam Murtaza naît le 1er novembre 1989 dans la province de Balkh, dans le nord de l’Afghanistan. Sorti diplômé en 2004 de l’établissement d’enseignement secondaire Asadia à Mazar-i-Sharif, il obtient deux ans plus tard un diplôme en théologie islamique à l’Institut Asadia de cette même ville. À partir du début de 2008, Omar travaille pendant près de deux ans comme présentateur et producteur d‘émissions sur la charia pour l’organisme de radio-télévision Lazha à Mazar-i-Sharif, avant de reprendre des études. De 2009 à 2014, il poursuit un cursus en droit et sciences politiques à l’université Aria, toujours dans la même ville, et obtient sa licence. Pendant cette période, Omar, qui parle le dari, le pachtou, l’arabe et l’anglais, travaille également comme traducteur et interprète pour la Force internationale d’assistance à la sécurité ainsi que pour l’entreprise militaire privée MPRI.
De mars à décembre 2013, Omar est employé par le Conseil danois pour les réfugiés comme agent de terrain Protection, basé dans le bureau de l’organisation à Mazar-i-Sharif. Il a pour tâches principales d’évaluer les effets des distributions d’aide et de recenser les éventuelles lacunes. L’année suivante, Omar est investi d’un nouveau rôle dans la municipalité, celui d’éducateur civique auprès de la commission électorale indépendante.
En octobre 2014, il est engagé par la sous-délégation du CICR à Mazar-i-Sharif en tant qu’agent de terrain Communication. Son travail consiste principalement à veiller à ce que la mission humanitaire neutre, impartiale et indépendante du CICR soit comprise – et acceptée – par les communautés et les groupes armés. Pour faire passer ce message, Omar travaille à la fois de manière indépendante et avec ses homologues du Croissant-Rouge afghan.
Son professionnalisme et son dévouement sont manifestes dès le début. Omar a soif d’apprendre et de s’améliorer, et il est aussi heureux d’aider les autres que d’être aux commandes. C’est un plaisir de travailler avec lui : il est ouvert aux autres et aux nouvelles idées, le visage toujours éclairé d’un sourire chaleureux. En dehors du travail, il aime jouer de l’harmonium, lire de la poésie, et faire des parties de volley-ball et de football.
Le 8 février 2017, Omar est en route avec une équipe du CICR pour livrer du fourrage à des éleveurs de bétail dans le nord du pays, lorsque leur convoi tombe dans une embuscade que leur tendent des hommes armés non identifiés près de Sheberghan, dans la province septentrionale de Jawzjan. Omar, qui avait 27 ans, est tué ainsi que cinq de ses collègues : Najibullah Sahebzada, agent de terrain ; Khalid Jan, agent de terrain actif dans le domaine de la sécurité économique ; de même que Ghulam Rasoul, Ghulam Maqsood et Sayed Shah Agha, tous trois chauffeurs. Deux autres collègues sont kidnappés lors de l’attaque et ne seront libérés que sept mois plus tard. C’est l’une des pires tragédies de l’histoire du CICR.
Au lendemain de ce bain de sang, le directeur des opérations du CICR, Dominik Stillhart, condamnera ce qu’il décrit comme « un acte abject et insensé », qui a dévasté tant de vies et profondément ébranlé le CICR. Et d’ajouter : « Au-delà de l’immense tristesse que je ressens, j’éprouve un véritable sentiment de colère et d’indignation à l’idée que des individus aient pu ravir la vie de nos collègues avec une telle brutalité. Des collègues qui consacraient leur vie à venir en aide à leurs semblables. Absolument rien ne peut justifier un crime aussi odieux. »