Georges Olivet naît le 19 août 1927 à Nyon, en Suisse, et grandit à Jussy, près de Genève. Après avoir terminé son école secondaire, il fait un apprentissage de mécanicien électricien avant d’entreprendre des études de commerce. Il joue un rôle actif dans la communauté et ne manque jamais une occasion d’aider son entourage. C’est cette inlassable générosité naturelle qui le poussera à abandonner sa carrière commerciale dans l’ex-Congo belge pour s’engager sur la voie de l’action humanitaire.
Son entrée dans la vie professionnelle au début des années 50 offre à Georges de bonnes perspectives de carrière en Suisse, mais il décide de s’établir au Congo, où il travaille dans l’importation de textiles. Au bout de six ans à peine, ému par la difficile transition vers l’indépendance que vit son pays d’adoption, il prend contact avec le délégué du CICR à Léopoldville (Kinshasa) pour offrir ses services. Non seulement il possède un équipement aussi essentiel qu’une machine à écrire et une voiture, mais, grâce à son activité commerciale, il parle plusieurs des langues du pays, connaît les coutumes locales et dispose d’un large réseau de contacts au sein de la population.
Après un bref retour en Suisse, Georges prend ses fonctions au Congo en tant que délégué du CICR fin octobre 1960. Il parcourt alors le pays pendant plus d’un an, se consacrant entièrement à sa tâche. Il suit les cas de personnes portées disparues, s’assure de la libération de détenus civils ou
militaires – ou obtient des promesses de libération –, négocie des échanges de prisonniers et fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité des non-combattants.
À l’automne 1960, le CICR envoie Georges à Elisabethville (Lubumbashi), où les hostilités jusque-là sporadiques se sont soudain intensifiées. Au plus fort des combats, Georges doit surtout procéder à l’évacuation des blessés vers les hôpitaux, mener des collectes de sang et, bien sûr, négocier les cessez-le-feu temporaires sans lesquels ces actions ne peuvent pas être menées à bien. C’est au cours d’une de ces tentatives pour obtenir une trêve, le 13 décembre 1961, qu’il est tué avec deux collègues, des volontaires de la Croix-Rouge du Katanga, Nicole Vroonen et Styts Smeding, alors qu’ils circulent à bord d’une ambulance arborant l’emblème de la croix rouge. Georges avait 34 ans.
Doué d’une tranquille assurance assortie d’un réel esprit d’initiative, Georges renforçait la détermination de ses collègues et inspirait confiance non seulement aux personnes auxquelles il venait en aide mais aussi aux interlocuteurs avec lesquels il négociait. Grâce à sa persévérance clairvoyante, les portes s’ouvraient devant lui et devant l’esprit humanitaire qu’il incarnait. Son décès prématuré allait marquer durablement celles et ceux qu’il laissait derrière lui.