Christine
Rieben
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Ouganda

Nous nous souvenons de Christine Rieben

Christine Rieben voit le jour le 27 octobre 1950 à Orbe (Suisse). Elle fréquente l’école, jusqu’au début du secondaire, dans la ville voisine de Vallorbe, après quoi elle poursuit à Lausanne des études classiques, obtenant son baccalauréat en 1968. Entre 1968 et 1970, Christine passe une année à Cambridge, pour apprendre l’anglais, puis plusieurs mois à Lübeck et à Munich pour perfectionner son allemand. À son retour en Suisse, elle s’inscrit à l’Université de Lausanne, où elle obtient en 1973 une licence en sciences politiques.

 

Après avoir occupé plusieurs emplois en Suisse, Christine part en 1975 pour l’Amérique du Sud, où elle va vivre et travailler aux côtés des habitants. Elle passe une année à explorer le Pérou, la Bolivie, le Chili, l’Équateur et le Brésil, visitant des sites archéologiques et collaborant à de petits projets pour des missionnaires locaux. Elle passera les deux années suivantes à sillonner l’Argentine, travaillant dans un musée d’archéologie, aidant des paysans à protéger leurs cultures contre les parasites, enseignant le français et l’anglais et menant des activités culturelles et de vulgarisation. Peu de temps après son retour en Suisse, au début de l’année 1978, elle présente sa candidature au CICR pour travailler comme déléguée.

 

Sa formation initiale achevée, Christine est d’abord engagée au sein de l’Agence centrale de recherches pendant trois mois. Ses supérieurs, qui remarquent vite ses capacités, prolongent son contrat de cinq mois. En mars 1979, elle effectue sa première mission pour le CICR, à N’Djamena (Tchad). L’objectif central de cette affectation de six mois est de mettre sur pied le service de recherches du CICR pour retrouver les personnes disparues à la suite des troubles civils généralisés qui ont secoué le pays. Christine se révèle une administratrice efficace, bien organisée et respectueuse d’autrui. Sur place, elle crée un cadre de travail harmonieux et stimulant pour les employés sous contrat local.

 

À son retour à Genève en août 1979, elle reprend brièvement son activité au sein de l’Agence centrale de recherches avant de repartir en mission, à Kampala cette fois, où ses compétences en matière de recherche de personnes sont requises au sein de la délégation du CICR nouvellement créée en Ouganda. Arrivée sur place en décembre 1979, elle n’est en fonctions que depuis quelques semaines quand elle perd la vie dans un accident de la route près de Kampala, à l’âge de 29 ans. Les autres occupants du véhicule ne sont que légèrement blessés.

 

Christine irradiait une force tranquille, soutenant les personnes qui l’entouraient sans attirer l’attention sur elle-même. En associant la foi sincère et les valeurs morales héritées de sa mère à l’amour de la simplicité et de l’ordre qui lui venaient de son père, elle cherchait à comprendre le monde afin de mieux pouvoir répondre aux besoins des personnes qui l’entouraient.

Le CICR en
Ouganda, 1980

Bien qu’il soit actif de longue date en Afrique, ce n’est qu’en 1979 que le CICR ouvre une délégation en Ouganda, dans le contexte de la guerre qui a éclaté en octobre 1978 entre ce pays et la Tanzanie. Dans ce conflit, le gouvernement ougandais est soutenu par la Libye et par l’Organisation de libération de la Palestine, tandis que la Tanzanie bénéficie de l’appui d’exilés ougandais. En avril 1979, le Front de libération nationale de l’Ouganda, appuyé par la Tanzanie, renverse le gouvernement de Kampala. Les combats se terminent deux mois plus tard, mais la Tanzanie continue à occuper le pays, et la situation politique demeure instable. Pendant toute cette période, l’Ouganda souffre de graves pénuries et le pays est secoué par des troubles sociaux et des violences entre communautés. L’activité principale du CICR, à partir de mai 1979, consiste à visiter les personnes détenues : entre mai et décembre de cette année, les délégués se rendent dans 18 centres de détention pour y rencontrer quelque 4500 détenus. Le CICR fournit aussi une assistance médicale et des secours, mais cette responsabilité est bientôt assumée, dans une large mesure, par la Société nationale locale, la Croix-Rouge de l’Ouganda. Les activités de recherche de personnes commencent en septembre 1979 : il faut créer un système manuel de fiches individuelles, enregistrer les détenus, transmettre les messages entre ceux-ci et leurs familles, et aider à retrouver les proches disparus. Les activités de recherches du CICR sont très demandées, et c’est pour aider à renforcer les capacités dans ce domaine que Christine Rieben est envoyée sur place à la fin de l’année 1979.

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