Angela
Gago-Gallego
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Peru

Carpe diem

- Horace

Nous nous souvenons de Angela Gago-Gallego

Angela Gago Gallego naît le 18 avril 1959 à Barcelone, en Espagne, où elle fait ses classes primaires et secondaires. C’est aussi là qu’elle suit les cours de la Faculté de médecine, dont elle sort diplômée en 1984. Angela a déjà commencé à travailler pendant ses études : de 1978 à 1981 en tant qu’assistante en soins infirmiers dans un hôpital gériatrique local, et de 1982 à 1985 en tant qu’assistante en radiographie dans un service d’urgence. Entre octobre 1985 et février 1986, elle étudie à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, en Belgique, et obtient un diplôme en médecine tropicale. Elle fait ensuite à Bruxelles une formation de Médecins Sans Frontières (MSF) en médecine pour les pays en développement, dont les cours portent sur des domaines tels que les soins médicaux dans les camps de réfugiés, la chirurgie de guerre, les soins médicaux d’urgence, la nutrition d’urgence et les vaccinations, outre des sujets plus généraux tels que la gestion de projets médicaux, la mécanique automobile, les communications radio, la logistique de projets et la gestion des stocks de médicaments.

 

Après cela, Angela entame une série de missions relativement courtes pour des organisations humanitaires, ponctuée de périodes de formation complémentaire. D’août 1986 à mars 1987, elle travaille en tant que coordinatrice médicale de MSF à Colomoncagua, au Honduras. Elle y assure la gestion et la coordination d’une équipe médicale composée de trois expatriés et de 20 employés locaux dans un camp de réfugiés du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Elle enchaîne avec des emplois similaires pour MSF à Danli, au Honduras, en octobre et novembre 1987, et à Mocuba, au Mozambique, de décembre 1987 à juin 1988. En août et septembre 1988, Angela se rend à Paris pour suivre un cours sur les populations en situation précaire, couvrant des domaines tels que l’épidémiologie, la nutrition, l’hygiène, la planification d’urgence et la santé publique. Elle suit deux autres cours la même année : l’un sur les systèmes de surveillance épidémiologique, et l’autre sur l’informatique et la santé publique. Pendant cette période, elle commence aussi à travailler pour USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) en qualité de consultante médicale à Maputo et Quelimane, au Mozambique, où elle conçoit et planifie un projet ciblant les zones rurales de la province du Zambèze. En décembre 1989, toujours à Quelimane, elle devient coordinatrice médicale du projet pilote « Survie de l’enfant » de MSF. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’elle est en contact pour la première fois avec le CICR et qu’elle rencontre le délégué qui deviendra son mari.

 

La mission d’Angela pour MSF se termine en juillet 1990, et quelques mois plus tard elle entreprend à Bruxelles un master en santé publique, qu’elle obtient en juin 1991. Entre février et avril 1992, elle travaille en tant que consultante en santé et nutrition pour trois camps du HCR qui abritent des réfugiés maliens en Mauritanie. De mai à septembre de la même année, elle est déléguée terrain en santé et nutrition pour la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dans le cadre d’une opération de lutte contre la sécheresse couvrant une population de 350 000 personnes dans le sud de la Zambie.

 

Lorsqu’elle pose sa candidature pour un poste au CICR au début de l’année 1992, Angela parle français, anglais, italien et portugais – outre l’espagnol et le catalan, ses deux langues maternelles. De plus, malgré son programme de travail pour le moins intense, elle a déjà voyagé à titre privé dans plusieurs pays d’Europe occidentale, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique centrale.

 

Ce qui intéresse surtout Angela sur le plan professionnel, c’est de concevoir, de mettre en œuvre et de coordonner des programmes d’assistance médicale, et c’est précisément pour assumer ces responsabilités que le CICR la recrute en 1993. Sa première affectation est Luanda, en Angola, où elle est coordinatrice médicale d’avril à octobre1993. Au cours de ces six mois, elle visite des centres de détention à Luanda et dans le sud de l’Angola pour évaluer l’état de santé des détenus et s’entretenir avec le personnel médical local ; dresse un état des lieux des structures médicales dans quatre villes de la région du Planalto ; organise l’assistance ad hoc et met en place un système de contrôle médical ; et évalue les besoins en activités de santé relevant du mandat du CICR. Elle se charge en outre d’assurer la liaison avec les agences des Nations Unies et les ONG à Luanda ainsi qu’avec des organisations actives sur le terrain. Enfin, elle dispense des soins médicaux au personnel international du CICR et gère les évacuations, s’il y a lieu. Dans toutes ces activités, Angela s’avère être une collègue de valeur, directe, fiable et efficace.

 

Après l’Angola, Angela est affectée en janvier 1994 à la délégation du CICR au Pérou – là encore en qualité de coordinatrice médicale. Le 25 février 1994, à peine plus d’un mois après le début de sa mission, au cours du vol qui la ramène de Tingo Maria à Lima, son avion s’écrase contre le flanc d’une montagne. Les 26 passagers et les cinq membres de l’équipage trouvent la mort dans l’accident. Angela avait 34 ans. Au nombre des victimes figure une autre employée du CICR, Julia Nelly Narrea Ternorio, qui était la secrétaire responsable du bureau du CICR à Tocache, au nord-ouest de Tingo Maria.

 

Une personne entière, énergique, qui avait du caractère et était déterminée à atteindre les objectifs qu’elle se fixait – c’est souvent en ces termes qu’on décrivait Angela. Elle faisait aussi preuve d’un réel esprit d’équipe et était toujours prête à partager ses idées et son expérience avec les autres. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait mené sa carrière humanitaire avec une telle passion.

Le CICR en
Peru, 1994

En 1994, le Pérou est l’une des deux plus importantes opérations du CICR en Amérique latine, l’autre étant la Colombie. Présent dans le pays depuis 1969, le CICR s’est efforcé dans un premier temps d’œuvrer en faveur des personnes détenues dans le cadre des violences politiques consécutives au coup d’État de 1968, qui avait donné les commandes du pays à l’armée. Revenu à un régime civil en 1980, le Pérou n’a toutefois pas tardé à être en proie à des violences liées à l’insurrection impliquant les deux principaux groupes d’opposition, le Sentier lumineux et le Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru (MRTA). En 1993 et au début de 1994, les troubles sont particulièrement graves dans la vallée du Haut-Huallaga, la région d’Ucayali et la zone de jungle du département de Junin. Le gouvernement a arrêté plusieurs dirigeants des deux groupes armés en 1992 et continue d’arrêter des membres de ces groupes dans le but d’affaiblir l’opposition. À la fin de 1994, les avancées des forces gouvernementales ramènent la paix dans une grande partie du pays. Le travail mené par le CICR à partir de sa délégation de Lima, ses trois sous-délégations et ses neuf bureaux porte dans une large mesure sur le domaine de la détention. Il fournit une assistance médicale sous forme de biens et services essentiels non seulement aux détenus, mais aussi aux civils par l’intermédiaire des hôpitaux locaux et des postes de premiers secours. C’est précisément dans ce domaine que travaillait Angela. Des volumes importants de secours – vivres, couvertures, vêtements, outils et ustensiles de cuisine – sont distribués aux personnes directement touchées par la violence, notamment les veuves, les orphelins et les personnes déplacées. Alerté par des allégations répétées de violations du droit international humanitaire, le CICR organise chaque mois en moyenne une trentaine de séances de sensibilisation à ce droit, parvenant ainsi à toucher plus de 25 500 personnes pendant la seule année 1994. Ses équipes chargées de la recherche de personnes s’emploient activement à enregistrer les détenus, à suivre leur situation et à envoyer des nouvelles à leurs familles. Elles traitent également les demandes de recherche de personnes portées disparues dans le cadre des violences qui secouent le pays.

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