Alain
Bieri
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Zimbabwe

Nous nous souvenons de Alain Bieri

Alain Bieri naît à Courrendlin, petit village du canton suisse du Jura, le 29 novembre 1945. Il fait sa scolarité à Lausanne, où il termine le collège en 1965. Il étudie ensuite l’économie, les sciences politiques et la géographie à l’Université de Lausanne, dont il sort en 1975 muni de trois diplômes.

 

Comme le laisse supposer son parcours universitaire, Alain est animé d’une grande curiosité naturelle. Conscient de l’importance de l’éducation, il décide à la fin de ses études de passer de l’autre côté du pupitre et d’enseigner. À peu près à la même époque, il postule au CICR. Il y est engagé moins de deux ans plus tard et prend alors un congé de son poste dans un collège local.

 

En janvier 1977, le CICR envoie Alain à Damas, en Syrie, pour une mission d’un an. Ses collègues ne tardent pas à apprécier ce nouveau délégué fiable, courtois, respectueux et travailleur. Alain se voit attribuer le rôle d’assistant et, outre ses fonctions administratives, il participe aux activités de secours et de recherche de personnes portées disparues. Il accomplit avec le plus grand soin toutes les tâches qui lui sont confiées, même les plus ingrates. C’est avec regret que le chef de mission voit sa période d’affectation se terminer.

 

Mais Alain a le regard tourné vers l’avenir. À la fin de sa première mission, il exprime le désir de travailler en tant que délégué Protection. Plusieurs mois après son retour à Genève, le CICR lui demande de repartir pour Salisbury, en Rhodésie (devenu par la suite Harare, Zimbabwe), où sévit une guerre civile. Sa mission débute le 9 mai 1978, et il commence ses premières visites de terrain presque aussitôt. Neuf jours plus tard, alors qu’ils se déplacent dans un véhicule arborant l’emblème de la croix rouge, Alain et deux collègues – André Tièche et Charles Chatora – sont tués dans une embuscade. Ils étaient en route pour Nyamaropa, un petit village coupé de tout par le conflit, pour apporter aux habitants une aide et des provisions plus que nécessaires. Alain avait 32 ans.

 

Ce jeune homme que sa personnalité discrète semblait prédestiner à une carrière paisible dans une salle de classe s’était peu à peu épanoui. Doté d’une solide conscience professionnelle, de grandes qualités humaines et d’une tranquille assurance, Alain ne reculait pas devant les difficultés qui pouvaient se dresser sur son chemin. Plus il gagnait en expérience, plus il était prêt à se surpasser – pour le bien d’autrui.

Le CICR en
Zimbabwe, 1978

À son arrivée, en mai 1978, Alain Bieri trouve la Rhodésie déchirée par une guerre civile qui a commencé au milieu des années 60, après la déclaration d’indépendance proclamée par le gouvernement minoritaire du pays. Celui-ci doit affronter deux groupes d’opposition nationalistes qui représentent chacun une des deux principales tribus du pays et veulent un gouvernement de la majorité. C’est un conflit cruel, dans lequel on se préoccupe peu des principes humanitaires. Les efforts de paix sont à l’arrêt, mais un cessez-le-feu est finalement conclu fin 1979. Le pays devient indépendant l’année suivante, sous le nom de Zimbabwe. Jusqu’au cessez-le feu, cependant, les combats n’ont connu que de brefs moments de répit. Le CICR était déjà actif en Afrique australe depuis plusieurs années, mais en 1978 c’est le conflit en Rhodésie qui mobilise surtout son attention. L’organisation déploie d’intenses activités de protection et d’assistance et ne perd aucune occasion d’appeler les belligérants à appliquer le droit international humanitaire. Ses délégués consacrent une grande partie de leur énergie à aider les civils déplacés et ceux qui sont regroupés dans les « villages protégés » : cette population a des besoins matériels et médicaux considérables, et un grand nombre de familles sont dispersées et sans nouvelles d’êtres chers. Les villages ruraux, comme celui dans lequel se rendaient Alain Bieri et ses collègues, comptent sur le CICR pour leur survie.

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