Nathalie
Chabbey
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Angola

Elle voyait le ciel dans les yeux des enfants du tiers-monde. 

- Faire part de sa famille

Nous nous souvenons de Nathalie Chabbey

Nathalie Chabbey naît le 19 décembre 1967 à Ayent (Suisse), un village de la vallée du Rhône. C’est là qu’elle fréquente l’école primaire, avant d’achever sa scolarité obligatoire à Sion, la ville voisine. En 1983, elle s’inscrit à l’école de commerce locale, dont elle sort diplômée trois ans plus tard. Elle passe les derniers mois de l’année 1986 à Bournemouth (Royaume-Uni), où elle décroche un certificat d’anglais.

En mars 1987, Nathalie trouve un emploi de secrétaire à l’UBS de Genève, où elle travaillera pendant deux ans au sein du Service de gestion de sociétés. Elle est ensuite engagée par un bureau d’architectes genevois, toujours en tant que secrétaire, de mars 1989 à août 1992, avec une parenthèse de quelques mois à la fin de l’année 1991, qui lui permet d’obtenir le certificat de cafetier-restaurateur. En septembre 1992, elle part en Asie du Sud-Est pour y travailler comme bénévole dans les dispensaires de rue de Calcutta (aujourd’hui Kolkata). Après son retour à Genève en février 1993, elle est engagée comme secrétaire de direction dans un hôtel, où elle restera pendant deux ans et demi. Quelques mois après avoir pris ce poste, elle postule pour un emploi au CICR, mais sa candidature n’est pas retenue. À la fin de novembre 1995, elle repart en Asie pour un nouveau séjour de huit mois.

 

Dans les intervalles entre ses divers emplois, Nathalie multiplie les voyages ; elle se rend en Amérique centrale, en Afrique du Nord et en Asie de l’Est. Lors de ses retours en Suisse, elle travaille comme serveuse dans sa ville natale ou aux alentours. Outre son activité bénévole en Inde, elle soutient aussi la Fondation Moi pour Toit, basée en Suisse, qui vient en aide à des enfants défavorisés en Colombie. En août 1996, animée par son profond intérêt pour l’action humanitaire et prête à en faire son activité principale, elle présente une nouvelle fois sa candidature au CICR, cette fois avec succès.

 

Nathalie commence à travailler au CICR en octobre 1996, d’abord au siège de l’organisation à Genève, au sein de la task force Afrique de l’Ouest. Elle accomplit des tâches de secrétariat pour deux chefs de secteur et pour l’attaché de presse responsable de l’Afrique, s’occupant de la gestion des dossiers et de la correspondance, de la préparation des documents et de la gestion des bases de données. Nathalie est particulièrement appréciée pour son esprit d’équipe et son respect d’autrui, alliés à sa capacité à travailler de manière autonome. Ses collègues voient en elle une personne attachante, fiable et efficace.

 

Au terme de cette affectation de six mois, Nathalie se voit offrir un poste de secrétaire administratrice à Luanda (Angola). En guise de préparation, elle part suivre des cours de portugais à Lisbonne — elle parle déjà français, anglais et allemand —, et arrive à Luanda en juillet 1997. Le 3 août, alors qu’elle est en poste depuis moins de trois semaines et qu’elle visite un marché de la ville en compagnie de deux collègues, elle est renversée par un camion militaire. Elle décède pendant son transport à l’hôpital, à l’âge de 29 ans.

 

Nathalie s’est engagée au CICR en suivant l’élan intérieur qui la poussait avec toujours plus de force vers l’action humanitaire. Elle souhaitait tirer le meilleur parti de son intérêt pour les cultures et les civilisations étrangères, de son expérience professionnelle et de ses compétences linguistiques, persuadée qu’elle saurait s’adapter sans mal à des situations difficiles et inattendues. Plus que tout, cependant, elle était animée par le désir de se mettre au service des personnes dans le besoin.

Le CICR en
Angola, 1997

Le CICR commence à travailler en Angola en 1975 et maintiendra une présence dans le pays pendant plus de trois décennies. En 1997, le pays est toujours plongé dans la guerre civile qui a éclaté en novembre 1975, après l’indépendance de cette ancienne colonie portugaise, et qui durera jusqu’en 2002. Elle oppose le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), d’obédience communiste, à l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), mouvement anticommuniste, deux organisations qui étaient à l’origine des mouvements anticoloniaux. L’évolution de la situation conduit à un conflit complexe : le MPLA, allié à l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO) et soutenu par l’URSS et Cuba, dirige le gouvernement, tandis que l’UNITA bénéficie du soutien militaire actif de l’Afrique du Sud et de l’appui des États-Unis. En 1997, lorsque Nathalie prend ses fonctions dans la délégation du CICR à Luanda, la mise en œuvre du protocole de paix de Lusaka, signé en 1994 par le gouvernement angolais (aux mains du MPLA) et l’UNITA, progresse difficilement. Alors que le CICR s’apprête à réduire ses activités, la reprise des hostilités dans le nord-est du pays, au mois de mai, vient compliquer la donne. Les visites aux personnes détenues reprennent en septembre, alors qu’elles avaient cessé quelques mois plus tôt après la libération des prisonniers ; les activités visant à réunir les membres des familles dispersées par le conflit sont relancées, alors qu’elles avaient été transférées à la Croix-Rouge angolaise ; enfin, l’assistance ponctuelle à divers établissements médicaux est rétablie, alors que ce programme avait été fortement réduit au début de l’année. Tout au long de l’année 1997, le CICR continue à fabriquer des composants orthopédiques et à appareiller des personnes amputées ; il mène aussi à terme plusieurs projets d’assainissement, confiant la gestion des installations aux autorités et aux organismes locaux. Pour contribuer à endiguer la montée des violences à caractère politique, l’organisation poursuit par ailleurs ses activités de sensibilisation au droit et aux principes humanitaires.

Souvenirs

Cours d'intégration Janvier 1997 - Cartigny et siège
6 février 2023
ICRC

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