Nadisha
Ranmuthu
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Irak

Count your life by smiles, not by tears
Count your nights by stars, not by shadows
Count your age by friends, not by years. 

 

- Quote written by Nadisha to his colleagues shortly before he was killed on the last day of his assignment in Iraq.

Nous nous souvenons de Nadisha Ranmuthu

Nadisha Ranmuthu voit le jour le 30 juin 1966 dans la ville de Kalutara, au sud de la capitale sri-lankaise, Colombo. Ses études secondaires terminées, il étudie la programmation et l’analyse des systèmes informatiques et obtient plusieurs diplômes entre 1986 et 1989, notamment à l’Université de Colombo et au City & Guilds of London Institute. Ses compétences informatiques lui permettent d’occuper divers emplois dans ce domaine au Sri Lanka, et de travailler pendant deux ans, de 1990 à 1992, en tant que responsable logiciels au Bahreïn. Fasciné par les ordinateurs depuis sa première adolescence, Nadisha fonde une petite entreprise d’électronique et d’informatique avec son frère. Il nourrit aussi une autre passion : la radio.

 

Nadisha est un radioamateur enthousiaste, avec sa propre station et son indicatif d’appel, 4S7NR. Après avoir obtenu sa licence amateur en 1988, il devient membre actif de la Société de radio du Sri Lanka, pour laquelle il travaille comme rédacteur, devenant ensuite son premier webmaster. Il épouse même une radioamatrice, Priyadarshi, indicatif d’appel 4S6CR. Après ses études au College of International Marine Radio Telecommunications à Manchester (Angleterre), il travaille pendant plusieurs années comme officier radio pour la marine marchande grecque. C’est en tant qu’opérateur radio qu’il est recruté par le CICR à Colombo en 1992.

 

Au cours des dix années suivantes, sa voix enjouée et apaisante devient familière pour tout le personnel de l’organisation, de Jaffna à Trincomalee et de Mallavi à Batticaloa, qu’elle accompagne dans d’innombrables déplacements sur le terrain, durant une période particulièrement violente de la guerre civile qui déchire le Sri Lanka. Nadisha jette « des ponts à travers l’espace » en transmettant son humanité et sa bonne humeur dans tout le pays. Comme ses collègues diront plus tard de lui, « tu étais constamment avec nous sur les ondes lorsque nous roulions dans notre véhicule, et parfois dans les lieux les plus isolés, quand tu étais l’unique lien rassurant avec la “maison” ».

 

Nadisha est aussi un technicien doué : il installe des radios sur le terrain, effectue des réparations, résout des problèmes de brouillage et érige des antennes. En avril 2003, peu après le début de la guerre en Irak qui durera jusqu’en 2011, il est choisi pour une mission de soutien opérationnel dans le pays, afin d’aider à installer et à améliorer le système de télécommunications de la délégation. La mission se déroule bien, et la veille de son retour au Sri Lanka, où il s’apprête à retrouver sa famille, Nadisha prépare un repas typique de son pays pour faire ses adieux à ses nouveaux amis et collègues au bureau du CICR à Hilla, dans le centre de l’Irak. Parmi ses nombreux talents — c’est aussi un excellent photographe —, Nadisha est en effet un cuisinier hors pair.

 

Le lendemain, le 22 juillet 2003, le véhicule à bord duquel il voyage est la cible de tirs, juste au nord de Hilla. Nadisha est tué dans l’attaque. Il avait 37 ans et était père d’une fillette de trois ans. Son chauffeur irakien, Mazen Hamed Rachid, est lui grièvement blessé.

 

Lors de la cérémonie organisée à Genève à la mémoire de Nadisha, une semaine plus tard, des centaines de collègues rendront hommage à cet homme extraordinaire, dont l’optimisme, l’énergie et la capacité de communiquer par-delà les frontières matérielles et culturelles ont laissé une empreinte indélébile sur toutes les personnes qui l’ont connu, en personne ou sur les ondes.

Le CICR en
Irak, 2003

À la fin du mois de mars 2003, une force militaire de coalition dirigée par les États-Unis envahit l’Irak et occupe provisoirement le pays après avoir provoqué la chute du gouvernement du président Saddam Hussein. Le 1er mai, les forces de la coalition annoncent la fin des opérations de combat à grande échelle ; cependant, vers la fin de l’année, elles sont la cible d’attaques armées de plus en plus nombreuses. Les activités d’assistance en Irak subissent un grave revers lorsqu’une série d’attaques délibérées font plusieurs morts dans les rangs des humanitaires. Le CICR perd quatre collaborateurs, dont Nadisha, dans trois différentes attaques armées. De nombreuses organisations de secours se retirent du pays, mais le CICR poursuit sa mission humanitaire. Les risques conduisent néanmoins l’organisation à réduire temporairement son personnel et à revoir ses méthodes de travail. Au plus fort du conflit, la priorité est donnée à l’approvisionnement en matériel médical de 65 hôpitaux urbains essentiels et à la maintenance d’installations vitales d’eau, d’assainissement et d’électricité dont dépendent des millions de personnes dans le pays. Le CICR fournit des vivres, de l’eau et des abris aux personnes déplacées ainsi qu’aux institutions d’assistance telles que les orphelinats et les foyers accueillant des personnes âgées et des handicapés. Les délégués du CICR rendent visite à plus de 11 000 prisonniers de guerre et internés civils. Un mécanisme est mis en place pour permettre aux milliers de familles dispersées par le conflit de rétablir le contact avec leurs proches.

Souvenirs

Sad story of Nadisha,
May his soul endure, perpetuating the good deeds he accomplished across the vast expanse of the universe, until reaching the pinnacle of Supreme Nibbana, as guided by Buddhist principles.
20 mars 2024
Dimuthu Wickramasinghe

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