Cédric
Martin
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Burundi

Nous nous souvenons de Cédric Martin

Cédric Martin voit le jour le 12 janvier 1964, à Genève (Suisse). Après des études secondaires dans sa ville natale, il obtient une licence en sciences de la terre de l’Université de Genève, puis un master en océanographie de l’Université de Bordeaux. Il poursuit ensuite ses études en sciences de la terre et se spécialise en télédétection.

De 1985 à 1990, Cédric travaille sur divers projets à court terme en Suisse et aux États-Unis. L’année suivante, il est engagé comme assistant à l’Institut F.-A. Forel de l’Université de Genève. Trois années durant, il y acquerra une précieuse expérience pratique dans le travail géologique sur le terrain et enseignera la sédimentologie et la géochimie aux étudiants de troisième année.

Extrêmement chaleureux et empathique, Cédric avait, dès son plus jeune âge, manifesté un vif intérêt pour l’humanitaire. Dès 1990, il donnera de son temps et de sa personne au secours de ses semblables, participant notamment à une mission en tant que bénévole en Roumanie. Il s’investira aussi activement auprès du service d’aide aux réfugiés de l’Hospice général à Genève.

C’est en 1994 que Cédric entre au CICR en qualité d’ingénieur en eau et assainissement. Pour sa première mission, il est envoyé à Zenica, en ex-Yougoslavie, où il séjourne de mai 1994 à mai 1995. Il y a entre autres pour tâche de veiller à l’approvisionnement des services des eaux locaux en produits chimiques. Il prend aussi part à des projets de remise en état des systèmes de distribution d’eau et coordonne les activités du CICR avec les Sociétés nationales, d’autres organisations humanitaires et des centres de contrôle des épidémies de la région. À l’été 1995, Cédric est affecté à Butare, au Rwanda, pour sa deuxième mission. Au cours des quelques mois qu’il passe sur place, il supervise les activités menées par le CICR dans le domaine de l’eau et de l’assainissement dans une prison locale, offrant notamment un soutien technique à la station de traitement des eaux usées de l’établissement. Il participe également à la construction d’un site de détention temporaire conçu pour remédier aux problèmes de surpopulation carcérale.

En octobre 1995, pour sa troisième mission, Cédric part pour Bujumbura, au Burundi, où le CICR mène un vaste programme d’assistance en faveur de la population civile. Dans ce pays confronté à des pénuries d’eau potable récurrentes, ses compétences d’ingénieur hydraulicien répondent à un besoin réel.

Le 4 juin 1996, après une journée passée dans un camp de réfugiés des environs de Mugina où il s’est rendu avec d’autres collaborateurs de l’institution pour effectuer des réparations sur le système de distribution d’eau, Cédric et ses collègues rentrent à Bujumbura. À un moment donné, leur véhicule, qui arbore distinctement le logo du CICR, tombe dans une embuscade. Cédric, ainsi que deux de ses compagnons, Juan Rufino et Reto Neuenschwander, sont tués dans l’attaque. Il avait 32 ans.

Dans son travail de tous les jours, Cédric alliait avec bonheur de solides compétences techniques à une énergie positive hors du commun. Et il est vite apparu que l’eau, dont il s’efforçait de faciliter l’accès aux plus défavorisés, n’était de loin pas le seul bien précieux qu’il apportait à ces gens : à travers sa générosité, sa gentillesse et son humour, il contribuait aussi largement à leur redonner espoir en l’avenir.

Le CICR en
Burundi, 1996

Fin 1993, le CICR lance au Burundi une vaste opération d’assistance pour répondre aux besoins de la population, qui subit de plein fouet les effets des troubles intérieurs qui déchirent le pays. Lorsque Cédric Martin arrive sur place, deux ans plus tard, la situation s’est progressivement dégradée, pour se muer en une guerre ouverte entre le gouvernement à majorité tutsie et les rebelles hutus. Peu à peu, le pays s’est laissé entraîner dans la spirale du chaos et de l’intolérance, alimentée par des divisions ethniques. Par ailleurs, la constitution de milices d’auto-défense dans les rangs des civils a vu de nouveaux groupes armés arriver sur la scène, avec pour effet de renforcer les tensions.

Des tensions qui montent encore d’un cran en 1996, donnant lieu à des heurts toujours plus fréquents entre les forces en présence. En juillet, un coup d’État, qui se solde par le renversement du président, la dissolution du parlement et l’interdiction des partis politiques, enterre les espoirs de voir le processus de paix aboutir.

Pour pallier les effets de la violence sur les civils, le CICR déploie des activités dans des domaines très divers. Il fournit des médicaments pour traiter les malades et les blessés, et soutient les établissements de soins. Il distribue aussi des articles de première nécessité aux nombreuses personnes déplacées à l’intérieur du pays et apporte protection aux détenus des deux camps. Enfin, il travaille à rétablir le contact entre membres de familles dispersées par le conflit, ainsi qu’à promouvoir les principes humanitaires dans les rangs des porteurs d’armes.

Durant cette période troublée, la population souffrait davantage des fréquentes pénuries d’eau potable que du manque de nourriture. Pour y remédier, le CICR avait mis en place un vaste programme de distribution d’eau, et c’est là que l’expertise de Cédric s’est révélée des plus précieuses.

Souvenirs

Interview of Cédric Burundi, octobre 1995
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fourni près de 800'000 litres d'eau à près de 40'000 personnes (réservoirs, camions citernes et unité de traitement de l'eau d'une rivière).
9 août 2022
ICRC Archive
19 juillet 2022
temp

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