Barbara
Saillez
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Israel

Nous nous souvenons de Barbara Saillez

Barbara Saillez, citoyenne belge, naît le 3 janvier 1967 à Katana, au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo). Elle fréquente l’école primaire à Dar es-Salaam (Tanzanie), puis l’école secondaire à Waterloo (Belgique). Ses études la mènent par la suite à Blantyre (Malawi), où elle améliore ses connaissances d’anglais, à Rothenburg ob der Tauber (Allemagne), pour perfectionner son allemand, et à Bruxelles (Belgique), où elle enchaîne des études de secrétaire de direction et des cours de langue.

 

Lorsqu’elle postule pour un emploi au CICR à la fin de 1994, Barbara vit et travaille à Nairobi (Kenya). Âgée de 27 ans, elle a passé la majeure partie de sa vie à l’étranger, parle couramment le français, l’anglais, le néerlandais, l’allemand, l’espagnol et le swahili, et a déjà voyagé dans une vingtaine de pays d’Amérique du Nord, d’Europe et, bien sûr, d’Afrique.

 

Outre son énergie inépuisable — elle pratique aussi la course à pied, l’aérobic, la natation, le tennis et la randonnée —, Barbara apporte au CICR cinq riches années d’expérience professionnelle. Elle a travaillé, entre mai 1989 et septembre 1990, dans des hôtels du Club Méditerranée en Tunisie, dans les Alpes françaises et en Turquie, en tant que secrétaire de direction et adjointe au département des excursions. Au cours des trois années suivantes, elle a été employée par trois sociétés de commerce différentes, à Johannesburg, Bruxelles et Paris, en qualité d’assistante de direction, d’assistante à l’exportation et d’agente du service clientèle, respectivement. En janvier 1994, elle est engagée par un grossiste en Belgique en tant qu’assistante de direction. Son dernier emploi avant de rejoindre le CICR en 1995 est un poste d’enseignante de français au Centre international de recherche en agroforesterie à Nairobi.

 

L’intérêt de Barbara pour l’action humanitaire remonte déjà à plusieurs années. Son père travaillait pour le Programme alimentaire mondial, et elle l’avait accompagné en 1993 dans plusieurs de ses missions dans le sud du Soudan. Ses contacts avec le personnel chargé des opérations d’urgence et avec les agents chargés du suivi sur le terrain — qui restent dans les villages pour veiller à la bonne distribution de l’aide alimentaire — suscitent en elle un vif intérêt pour ce type d’activité. Elle se met alors en quête d’un poste au sein d’une organisation internationale pour participer à des programmes d’assistance en situation de crise.

 

Le CICR engage Barbara au début de l’année 1995 ; pour sa première mission, elle est envoyée à Soukhoumi (Géorgie), où elle est immédiatement mise à l’épreuve. Responsable de l’administration et des finances dans une petite sous-délégation jusque-là relativement paisible, elle arrive au moment où les activités du CICR dans la région prennent de l’ampleur : la sous-délégation doit trouver de nouveaux locaux et recruter davantage de personnel. Barbara est responsable de la comptabilité, du matériel et de la logistique de la sous-délégation, mais aussi de l’administration des 34 employés de délégation et de leurs contrats, de l’installation des nouveaux délégués et de la gestion des affaires courantes. Sa tâche est compliquée par la croissance de la sous-délégation, car elle doit participer au recrutement de nombreux collaborateurs et organiser le déménagement dans un nouveau bâtiment, qui doit d’abord être rénové. Au terme de ce premier engagement d’une année, Barbara a pleinement fait ses preuves.

 

En octobre 1996, elle est envoyée en Tanzanie. Elle travaille d’abord comme secrétaire administratrice à Ngara pendant quatre mois, puis à Kigoma et à Dar es-Salaam pendant les cinq mois suivants. Le CICR est alors en pleine restructuration de ses activités dans le pays : fermeture du bureau de Ngara, ouverture d’un bureau à Kigoma et installation d’une représentation permanente à Dar es-Salaam. Barbara joue un rôle essentiel dans cette transition ; outre ses nombreuses tâches administratives, elle soutient aussi le rapatriement des réfugiés rwandais à partir de Ngara, tout en gérant l’ensemble des aspects concrets relatifs au personnel, aux locaux, au matériel et aux déplacements associés à la fermeture d’un bureau et à l’ouverture d’un autre. Là encore, elle s’acquitte parfaitement de sa tâche, même si elle regrette de ne pas pouvoir se concentrer davantage sur les activités humanitaires du CICR.

 

Barbara accepte ensuite un poste de responsable administrative et financière au sein de la sous-délégation du CICR à Jérusalem. Elle prend ses fonctions en octobre 1997, assumant la responsabilité administrative de la sous-délégation, de huit bureaux en Cisjordanie et de plus d’une douzaine de résidences du personnel du CICR. Deux mois seulement après son arrivée, son supérieur relève la rigueur, l’efficacité et le bon sens avec lesquels Barbara s’acquitte des tâches qui lui sont confiées.

 

C’est à la fin du mois de mars 1999, alors qu’elle est en poste à Jérusalem depuis près de dix-huit mois, que Barbara perd la vie dans un accident de la route. La voiture qu’elle conduit est percutée à un carrefour par un camion qui n’a pas respecté le feu rouge. Gravement blessée, Barbara décède quatre jours plus tard, le 28 mars, entourée de sa famille et de ses plus proches amis. Elle était âgée de 32 ans. Son passager, une personne extérieure au CICR, n’est que légèrement blessé dans l’accident.

 

Barbara a apporté au CICR une palette impressionnante de compétences administratives et linguistiques, sans compter ses qualités humaines et son énergie positive. Elle est un exemple remarquable du rôle crucial assumé par les travailleurs humanitaires anonymes qui œuvrent dans l’ombre sans relâche.

Le CICR en
Israel, 1999

À l’époque de l’affectation de Barbara à Jérusalem, les activités du CICR en Israël et dans les territoires occupés concernent le conflit israélo-palestinien et, plus spécifiquement, l’occupation israélienne de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du plateau du Golan. Juin 1998 marque le 50e anniversaire de la fondation de l’État d’Israël ; cette commémoration déclenche une flambée d’affrontements violents dans les territoires occupés. Parallèlement, des progrès sont réalisés concernant l’accord de Wye Plantation, qui, depuis sa signature en octobre 1998 par Israël et l’Autorité palestinienne, marque un jalon important dans l’histoire de ce conflit déjà ancien. Toutefois, les retards côté israélien dans la mise en œuvre de l’accord, dus pour une part aux élections anticipées au premier semestre de 1999, entravent une fois encore le processus de paix. Le CICR sert d’intermédiaire neutre entre les deux parties depuis le début de ses opérations dans la région en 1967. À la fin des années 1990, ses efforts sont surtout voués à encourager les deux camps à respecter leurs obligations au regard du droit international humanitaire. Dans cette optique, il entreprend d’une part des démarches et, d’autre part, mène des activités de sensibilisation à ce droit aussi bien auprès de la population qu’à l’intention de publics plus spécialisés. L’essentiel des activités des délégués, au cours de cette période, est consacré au traitement réservé aux prisonniers détenus par les deux parties. Le CICR offre aussi divers services destinés à soulager le fardeau de l’occupation qui pèse sur la population civile locale ; ces services comprennent l’échange de messages Croix-Rouge entre les membres de familles séparées, l’émission de certificats de détention aux fins de démarches administratives et la facilitation des déplacements des Palestiniens. Conformément à l’Accord de Séville de 1997, le CICR assume le rôle d’institution directrice pour l’organisation des activités de l’ensemble des composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans la région. Pendant cette période, il coordonne les activités de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que celles des Sociétés de la Croix-Rouge allemande, néerlandaise et australienne dans les domaines des soins médicaux, des communications et du programme « Women’s development ». Dans certains cas, ces activités sont menées en coopération avec les deux Sociétés nationales locales.

Souvenirs

30 décembre 2022
ICRC

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