André
Tièche
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Zimbabwe

Nous nous souvenons de André Tièche

André Tièche naît le 29 juillet 1947 à Frutigen, en Suisse. Il grandit à Berne puis, à 14 ans, commence ses études secondaires en section latine à Genève.

 

Débrouillard et sympathique, André est tour à tour, et pour de courtes périodes, menuisier, chauffeur-livreur, marin et musicien. Il passe aussi un semestre à enseigner à des jeunes défavorisés à Genève. En 1969, il prend un emploi au centre de formation de l’UBS, une grande banque suisse. En 1971, il déménage avec sa petite famille à Buenos Aires pour aller travailler pour un exportateur de céréales. Rentré en Suisse deux ans plus tard, il retourne à l’UBS, cette fois dans les relations publiques, puis travailla comme secrétaire privé de Keith Richards durant une année. Il quitte cet emploi en 1975, l’année où il postule au CICR. Il aspire en effet à une carrière plus intéressante, même s’il redoute que son manque de formation universitaire ne soit un handicap.

 

Pour sa première affectation, le CICR envoie André en Angola en avril 1976. Il est chargé de gérer les stocks de médicaments, et fait du bon travail malgré la complexité de la tâche. Peu après cette mission de six mois, André est envoyé à Beyrouth, au Liban, pour une année complète. Fin 1977, de retour au siège du CICR, il assume pendant plusieurs mois la fonction de coordinateur pour le Liban.

 

André profite au mieux de cette période genevoise mais désire ardemment retourner sur le terrain. Il accepte donc l’offre que lui fait le CICR d’une mission en Rhodésie. Il commence à y travailler fin janvier 1978 en tant que chef de secteur pour le Manicaland. Malheureusement, le danger le rattrape lors d’une de ses visites de terrain. Le 18 mai 1978, alors qu’ils se déplacent dans un véhicule arborant l’emblème de la croix rouge, André et deux collègues – Alain Bieri et Charles Chatora – sont tués dans une embuscade. Ils étaient en route pour Nyamaropa, un petit village coupé de tout par le conflit, pour apporter aux habitants une aide et des provisions plus que nécessaires. André avait 30 ans, et un fils de 12 ans.

 

André faisait ressortir ce qu’il y avait de meilleur chez les autres comme il cherchait à donner le meilleur de lui-même. Il était animé par le désir d’aider les plus démunis, dans un esprit de respect pour autrui et non de charité ou de pitié. Ayant trouvé sa vocation dans la vie, il avait décidé de la suivre et de la vivre pleinement.

Le CICR en
Zimbabwe, 1978

À son arrivée, en janvier 1978, André Tièche trouve la Rhodésie déchirée par une guerre civile qui a commencé au milieu des années 60, après la déclaration d’indépendance proclamée par le gouvernement minoritaire du pays. Celui-ci doit affronter deux groupes d’opposition nationalistes qui représentent chacun une des deux principales tribus du pays, les Shonas et les Ndebeles et veulent un gouvernement de la majorité. C’est un conflit cruel, dans lequel on se préoccupe peu des principes humanitaires. Les efforts de paix sont à l’arrêt, mais un cessez-le-feu est finalement conclu fin 1979. Le pays devient indépendant l’année suivante, sous le nom de Zimbabwe. Jusqu’au cessez-le feu, cependant, les combats n’ont connu que de brefs moments de répit. Le CICR était déjà actif en Afrique australe depuis plusieurs années, mais en 1978 c’est le conflit en Rhodésie qui mobilise surtout son attention. L’organisation déploie d’intenses activités de protection et d’assistance et ne perd aucune occasion d’appeler les belligérants à appliquer le droit international humanitaire. Ses délégués consacrent une grande partie de leur énergie à aider les civils déplacés et ceux qui sont regroupés dans les « villages protégés » : cette population a des besoins matériels et médicaux considérables, et un grand nombre de familles sont dispersées et sans nouvelles d’êtres chers. Les villages ruraux, comme celui dans lequel se rendaient André Tièche et ses collègues, comptent sur le CICR pour leur survie.

Souvenirs

19 juillet 2022
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