Alain
Jossi
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Éthiopie

Nous nous souvenons de Alain Jossi

Alain Jossi naît le 22 décembre 1948 à Vevey, en Suisse. Ayant achevé sa scolarité obligatoire en 1964, il partage ensuite son temps pendant quatre ans entre Vevey, où il fait un apprentissage de dessinateur en machines sanctionné par un certificat fédéral de capacité, et Lausanne, où il termine ses études secondaires avec orientation technique. Après un an passé à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Alain quitte celle-ci pour entrer à la faculté des sciences de l’Université de Lausanne. Il y obtient des certificats en mathématiques, géophysique et physique et en sort en 1977 avec une licence ès sciences. Pendant son temps libre, il aime jouer aux échecs, lire (des romans russes en particulier) et faire de la randonnée ou, à l’occasion, de l’escalade.

 

Pour ses débuts professionnels en 1977, Alain est enseignant de mathématiques et de physique dans des écoles secondaires du premier cycle. Au bout de deux ans, il enseigne au niveau gymnasial (cycle secondaire supérieur) à Lausanne, où il reste jusqu’à l’été 1982. Souhaitant orienter sa carrière vers l’informatique, il se rend aux États-Unis, mais n’y obtient pas le permis de travail nécessaire et rentre en Suisse – en faisant tout un détour par l’Asie. À son retour, au printemps 1983, il n’a pas l’intention de reprendre l’enseignement.

 

Alain a rencontré un délégué du CICR pendant qu’il était à l’étranger, et cette rencontre l’incite à postuler auprès de l’institution en juillet 1983. Sa candidature est retenue et, à la mi-novembre 1983, il est affecté à la sous-délégation du CICR à Saïda, au Liban. Pendant environ six mois, il est chargé surtout d’actions d’assistance – dont il s’acquitte si bien que son superviseur note avec enthousiasme qu’il est un délégué secours dans l’âme. Alain est aussi très aimé de ses collègues, qui apprécient sa jeunesse et son entrain mais aussi ses réflexions philosophiques sur la paix.

 

Son affectation suivante – à Addis-Abeba, en Éthiopie – donne à Alain l’occasion de mettre pleinement à profit son goût pour l’ordre et l’organisation, un trait de caractère qui a été remarqué au cours de sa formation au CICR en octobre 1983. Arrivé à Addis-Abeba à la mi-juin 1984, il a pour mission principale d’établir la nouvelle base logistique du CICR à Dessie, au nord-est de la capitale éthiopienne. Une fois cette tâche accomplie avec succès, il s’occupe de contrôler les arrivages de matériel et de secours du CICR dans le port d’Assab.

 

Le matin du 28 octobre 1984, Alain conduit un véhicule du CICR de Dessie à Assab sur une route non goudronnée, accompagné d’un agent de terrain de la Croix-Rouge éthiopienne. Vers 10h30, près de Mile, en dépassant un camion lent qui soulève des nuages de poussière, son véhicule entre en collision avec un autre camion qui arrive en sens inverse. Alain est tué sur le coup, tandis que son passager s’en sort avec des blessures relativement légères. Alain avait 35 ans.

 

Bien que sa vision du monde ait été ébranlée par les guerres et les bouleversements politiques dont il avait pris conscience au cours de ses premiers voyages, Alain était resté convaincu que les êtres humains pouvaient vivre en paix – et il s’était consacré à ce but.

Le CICR en
Éthiopie, 1984

En 1984, l’Éthiopie est en proie à la fois à une guerre civile et à une grave sécheresse. La guerre civile, qui voit s’affronter divers groupes d’opposition dans le nord du pays et le gouvernement marxiste-léniniste (le Derg), a commencé en 1974 et durera jusqu’en 1991. Ses conséquences sont exacerbées entre 1983 et 1985 par une famine due à la sécheresse. À l’époque, le CICR est la seule organisation humanitaire qui soit en mesure de mener une opération de secours à grande échelle dans les régions du pays touchées par le conflit. Au début de 1984, tout en poursuivant les activités qu’il a mises en place dans le sud de l’Éthiopie à la suite de la guerre de l’Ogaden de 1977-1978, il intensifie considérablement ses opérations dans les provinces septentrionales du Tigré, de l’Érythrée et du Wollo. Ses distributions de secours totalisent près de 19 000 tonnes cette année-là, passant de 311 tonnes pour 31 400 personnes en janvier à 3 500 tonnes pour 268 000 personnes en décembre. Face à la gravité de la famine, il crée des centres nutritionnels pour les mères et les enfants souffrant de malnutrition grave : deux centres ouvrent en 1984, et quatre autres sont en construction à la fin de l’année. Pour gérer la logistique complexe qu’exigent ses activités de secours, le CICR divise sa zone opérationnelle du nord de l’Éthiopie en deux régions, l’une approvisionnée via le port de Massawa et l’autre via le port d’Assab – où Alain passe une partie de son temps à contrôler les arrivages. Les transports routiers étant très difficiles, certains secours sont acheminés par avion jusqu’aux centres de distribution. Les autres activités déployées par le CICR sont des services orthopédiques et de physiothérapie pour les civils handicapés de guerre, la recherche des personnes disparues et le rétablissement des liens familiaux, l’aide aux prisonniers de guerre et la diffusion du droit international humanitaire et des principes de la Croix-Rouge.

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