André Redard naît le 23 février 1944 en France et fait sa scolarité primaire en France et en Suisse. Après avoir terminé ses études secondaires à Cannes en 1962, il s’inscrit à la Faculté des hautes études commerciales de l’Université de Lausanne, dont il sort avec une licence en sciences économiques et commerciales trois ans plus tard, en 1966. Il gagne un prix universitaire pour l’excellence de ses résultats de licence.
La carrière d’André décolle rapidement. Après avoir été pendant quatre mois assistant en comptabilité et mathématiques commerciales à l’Université de Lausanne en 1966, il est engagé par Nestlé en 1967 en tant qu’inspecteur comptable. Il quitte cet emploi en 1968 pour entrer au Département politique fédéral suisse (aujourd’hui le Département fédéral des Affaires étrangères). Pendant les neuf années suivantes, il enseigne les statistiques commerciales à l’Université nationale du Rwanda, s’occupe d’aide au développement à Berne, et enseigne les statistiques commerciales à l’Université du Burundi, où il est nommé doyen de sa faculté. Au milieu des années 1970, il participe à plusieurs conférences et séminaires et collabore à deux études dans le domaine de l’économie du développement. En 1977, désireux de faire évoluer sa carrière, André passe quelque temps en Angleterre pour améliorer son anglais. L’année suivante, il se rend en Asie pour y effectuer sa recherche de doctorat. De retour en Suisse, il prévoit d’exercer des emplois temporaires pendant qu’il rédige sa thèse.
C’est ainsi qu’André se voit confier une mission temporaire au CICR : son agence de placement l’y envoie en août 1980 aider à l’établissement du budget. Au cours de cette mission d’un mois, il impressionne ses supérieurs, qui ne tardent pas à se rendre compte qu’il a le potentiel d’un administrateur terrain. On l’encourage à postuler un poste permanent au CICR. Après y avoir mûrement réfléchi, c’est ce qu’il fait au début du mois de décembre, et il est engagé rapidement. Pour sa première affectation, il est envoyé en tant qu’administrateur assistant au camp de réfugiés d’Aranyaprathet, en Thaïlande, où il ne tarde pas à se distinguer par sa capacité à résoudre les problèmes. En six mois, il devient le bras droit du chef de délégation. En outre, il s’entend bien avec ses collègues, avec qui il partage des anecdotes amusantes et sa passion pour le bridge.
André a fait ses preuves. Il est transféré en novembre 1981 à la délégation du CICR en Angola, qui est en train de prendre rapidement de l’ampleur. Pour cette affectation difficile, il est promu administrateur en chef, et relève le défi. Six mois plus tard, cependant, une tragédie survient : André trouve la mort dans un accident de voiture à Luanda le 11 mai 1982. Il avait 32 ans.
André était un professionnel accompli. Il était rigoureux, aimable, équilibré et apprenait vite. Bien que possédant des compétences qui lui auraient assuré une carrière confortable dans le monde des affaires, il était animé par le désir de mettre son énergie et son savoir-faire au service des autres. De l’Afrique à la Thaïlande en repassant par l’Afrique, André a laissé derrière lui le souvenir d’un homme affable et bienveillant.