Laurent Du Pasquier voit le jour le 15 juillet 1976 à Neuchâtel, dans l’ouest de la Suisse, où il grandira et fera ses classes. Ses études secondaires terminées, il s’oriente vers la finance et entreprend un apprentissage au Crédit Suisse, toujours à Neuchâtel, en 1994. Pendant une quinzaine d’années, il travaille dans le secteur bancaire suisse, à Fribourg et à Bâle notamment. En 2004, fraîchement diplômé de l'École supérieure de cadres pour l'économie et l'administration de Neuchâtel, il s’installe à Genève.
Laurent, que ses amis surnommaient affectueusement « Lolo » ou encore « DuPaq », se distinguait par son grand cœur et son aspiration à aider ses semblables. À Neuchâtel, pendant son temps libre, il avait travaillé comme chauffeur bénévole pour différentes œuvres d’entraide. C’est donc sans surprise qu’en août 2008, décidant de concilier ses compétences professionnelles avec sa fibre humanitaire, il se fait embaucher par le CICR en tant qu’administrateur.
Il apparaît vite qu’il a choisi la bonne voie. Sa première mission le conduit à Muzaffarabad, dans le nord du Pakistan. Il s’y sent immédiatement dans son élément et ne tarde pas à s’attirer la gratitude et la reconnaissance de toutes les personnes aux côtés desquelles il travaille. Après le Pakistan, il enchaîne une série de missions au Yémen, en Haïti et en Égypte, avant d’être affecté en Papouasie-Nouvelle-Guinée au poste nouvellement créé de responsable administratif et financier au niveau régional ; ce qui l’amènera à couvrir également Canberra (Australie) et Suva (Îles Fidji).
Laurent était un modèle d’altruisme, de générosité, de loyauté, d’humilité et d’attention aux autres. Son sourire contagieux, sa grande ouverture d’esprit et son sens de l’humour sans borne ne laissaient personne indifférent. Une de ses principales forces dans sa manière de travailler résidait dans l’approche centrée sur les personnes qu’il a toujours privilégiée, que ce soit dans ses relations avec ses collaborateurs ou les contacts qu’il entretenait avec d’autres départements. De plus, il est toujours resté fidèle aux valeurs et aux principes du CICR, ne perdant jamais de vue ses objectifs institutionnels et opérationnels.
En septembre 2013, Laurent quitte le CICR. Après cinq missions aux quatre coins du monde, il ressent la nécessité de faire une pause et de passer du temps avec sa famille et ses amis à Neuchâtel. Quelques mois plus tard, cependant, lorsque l’est de l’Ukraine s’embrase, le CICR reprend contact avec lui : l’institution a besoin d’un responsable administratif et financier compétent et avisé, et il est l’homme de la situation. Sans hésiter, Laurent répond présent et, en août 2014, il part pour une mission de trois mois à Donetsk, dans la région du Donbass. Mais le 2 octobre, six semaines après son entrée en fonction, il est mortellement blessé par un obus qui s’est abattu à proximité du bureau du CICR. Il avait 38 ans.
Au CICR, Laurent avait trouvé un endroit où il pouvait être fidèle à lui-même et aux valeurs auxquelles il croyait. Un endroit où il pouvait exceller professionnellement et donner le meilleur de sa personne. Un endroit, enfin, où son grand cœur pouvait s’épanouir au service des autres.